« Les belles endormies », série de 10 toiles (61X38) réalisées entre juin et novembre 2013 avec la collaboration de 10 modèles. Ces toiles sont inspirées du roman de Yasunari Kawabata. Elles sont regroupées par deux pour illustrer les 5 nuits que le « vieil » Eguchi va passer dans la maison des belles endormies.

 

 

Yasunari Kawabata est  peu connu en France. Et pourtant, l’œuvre de cet auteur, premier japonais à être récompensé du prix Nobel en 1968, cache de vrais petits bijoux. Les Belles Endormies en est un. Un livre presque secret, qu’on déguste avec plaisir.

 

Eguchi est un homme de 65 ans. Un vieil homme ? Il sait qu’il s’approche dangereusement d’un âge où les passions s’émoussent, mais il n’ose pas se l’avouer. Quand il entend parler de la mystérieuse maison des Belles Endormies, sa curiosité le pousse à la visiter malgré son aversion pour les vieillards impotents qui composent d’ordinaire sa clientèle. Cette auberge, perdue dans la campagne japonaise, offre aux vieillards en quête de sensations la possibilité de passer la nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’emprise de puissants narcotiques. Une maison du plaisir ? Pas vraiment, si ce n’est que le plaisir de dormir à côté d’une jeune femme. Mais il paraît que dormir à côté d’une belle endormie, cela donne des rêves d’une beauté puissante. Pour sa part, Eguchi sent qu’il a encore en lui de quoi « se comporter en homme ». Mais quelque chose de très puissant l’attire vers cette maison. Convaincu qu’il ne ressemble en rien à ces « clients de tout repos », il décide cependant, presque malgré lui, de tenter l’expérience.

 

Dans cette maison secrète, il est introduit dans la chambre où une belle adolescente est plongée dans un sommeil profond. Fasciné par cette expérience, il revient encore et encore, chaque fois pour s’endormir à côté d’une fille différente, et chaque fois il y entre comme s’il entrait dans un monde magique où le temps s’arrête. Dans la chambre semi-obscure, la tendresse qu’il éprouve pour les belles endormies réveille en lui le souvenir des femmes qu’il a aimées. Emu par leur beauté résignée et par leur destin si curieux, il passe en revue sa vie à travers les femmes qui y ont laissé leur empreinte : sa mère, ses maîtresses, sa femme, sa fille.

 

1ère nuit (modèles : Sidonie et Emeraude)
1ère nuit (modèles : Sidonie et Emeraude)
2ème nuit (modèles : Patricia et Lucie)
2ème nuit (modèles : Patricia et Lucie)
3ème nuit, (modèles : Cécile et Chloé)
3ème nuit, (modèles : Cécile et Chloé)
4ème nuit (modèles Lorellaï et Amandine)
4ème nuit (modèles Lorellaï et Amandine)
5ème nuit (modèles Mistinguette et Luna)
5ème nuit (modèles Mistinguette et Luna)